Un cheval dans ma chambre!
Un après-midi comme les autres dans la maison de retraite. Un cheval sort de l’ascenseur et se dirige vers une chambre. Vous n’êtes pas dans un rêve mais à Dijon, aux « Vergers de la Chartreuse ». Un cheval qui se promène, ici, cela ne surprends plus personne. Deux fois par mois, Peyo le cheval, et Hassen, son dresseur, vont à la rencontre des résidents de cet EHPAD. Que ce soit dans les couloirs ou directement dans les chambres, l’animal ne passe pas inaperçu.
Peyo, 14 ans, 500 kg de douceur
Ces visites pour le moins originales permettent une stimulation à plusieurs niveaux. Le cheval est l’un des animaux domestiqué les plus grand. Imaginez un animal de cette taille se pencher sur vous tandis que vous êtes assis ou même allongé. Visuellement, ça fait de l’effet! D’autres sens sont stimulés: le bruit des sabots sur le sol permet d’annoncer l’arrivée de Peyo de loin. Quant à l’odeur, même si la toilette est de rigueur avant chaque visite, les chevaux ont une odeur particulière qui nous rappelle forcément des souvenirs. Toutes ces stimulations sont probablement l’une des clés du succès. Les anecdotes vécues avec des chevaux et autres animaux reviennent aux résidents.
En plus de réveiller des souvenirs d’antan, d’autres effets plus surprenant sont constatés. Est-ce parce que les résidents sont impressionnés par cet animal? Les soignants témoignent du calme que la simple présence de Peyo installe dans la pièce. Ainsi, certains résidents habitués à crier se montrent apaisés lorsque le cheval est là.
Un sixième sens?
On parle souvent du 6ème sens des animaux. Les chevaux sont d’ailleurs souvent cités en exemple lorsqu’il s’agit de tisser un lien si spécial entre l’animal et l’être humain. On leur prête une sensibilité particulière que nous ne comprenons pas toujours. Cette sensibilité se révèle dans les visites. Ces constats n’ont pas d’explication mais les résultats sont là. Lors de ces moments si particuliers, c’est Peyo, le cheval, qui mène la danse. Hassen l’assure, il ne fait que suivre. Le cheval a ses habitudes et à en croire son dresseur, il sait exactement ou il va. Durant quelques heures, les rencontres s’enchainent. Ces moment suspendus dans le temps se déroulent autant dans les chambres que dans les espaces communs.
Des barrières tombent!
L’originalité de ce projet réside dans les défis qui ont du être relevés pour mettre en place ces visites. On imagine les nombreux questionnements des équipes allant de l’aspect sécuritaire à la notion d’hygiène. C’est probablement la première question qui nous vient en tête en découvrant cette initiative: « Un animal au coeur d’un EHPAD? Mais c’est sale! ». C’est l’occasion de rappeler un élément primordial:
Une structure d’hébergement n’est pas un hôpital. Il s’agit d’un lieu de vie.
Ce rappel est majeur pour éviter de considérer les EHPAD comme des lieux aseptisés dans lesquels aucune initiative ne pourrait être mené à cause de restrictions excessives. Pour autant, il faut faire preuve de bon sens. Ainsi, Peyo reçoit des soins particuliers avant les visites d’afin d’être présentable pour son public. Concernant l’aspect sécuritaire, on sent là aussi une réelle attention de la part des équipes. On l’a vu, Peyo choisit lui même les résidents avec lesquels il interagit. Il en est de même du coté des personnes visitées puisque le projet repose bien évidemment sur le volontariat.
Cette initiative n’est donc pas seulement une activité occupationnelle. Il s’agit d’un véritable projet qui semble être le fruit d’une réflexion d’équipe et qui apporte aux résidents une présence, du calme et de la douceur. A en croire les témoignages, le succès de Peyo n’est plus à prouver!